lyrics
Francis travaillait à la morgue.
Dans ses temps libres, il jouait de l’orgue.
Écrivait des histoires macabres
Pleines de fantômes et de cadavres.
C’était un jeune homme solitaire.
Un romantique sous ses airs
De misanthrope antisocial
Rêvant d’amour et d’idéal.
Bien qu’à son aise dans la routine
Manquait de présence féminine.
Son travail repoussait les dames,
Du moins toutes celles ayant une âme.
Par une nuit de dur labeur,
Il se fit dérober le cœur.
Tout au fond du frigidaire
Il sentit l’appel de la chair.
Francis le prince des macchabés !
Don Juan des femmes inanimées !
Pour toutes celles qui veulent le séduire, c’est simple vous n’avez qu’à mourir.
Francis tomba fou amoureux
D’une belle jeune femme aux yeux vitreux,
À la peau pâle, marquée de bleu,
Aux poignets lacérés de verre.
Quand il la vit dans son linceul
Lui faire le plus doux des clins d’œil,
Tout entier trembla comme une feuille
Poussé par un souffle pervers.
Francis le prince des macchabés !
Don Juan des femmes inanimées !
Pour toutes celles qui veulent le séduire, c’est simple vous n’avez qu’à mourir.
Une fois le travail terminé,
Il l’invita prendre le thé,
Juste histoire de discuter
Et, qui sait, peut-être un peu plus.
Et bien qu’elle fût un peu timide,
Elle se vit contrainte d’accepter
La chaleur de son étreinte
Et la salive de ses baisers.
Il l’étendit de tout son long,
Et la détendit, chuchotant
Les paroles d’une chanson
Que lui chantait sa maman.
La table tremblait sous leurs corps,
Et Francis qui criait : «Plus fort!»
Ressentit l’extase de sa vie,
Son cœur en creva d’euphorie!
Le lendemain, dans le labo,
Comme pour Juliette et Roméo,
On trouva les deux tourtereaux
Se reposant peau contre peau.
Le jeune homme, encore tout rigide,
Exhalait une odeur putride,
Et son sourire des plus candides
Contrastait avec ses yeux vides.
Francis le prince des macchabés !
Don Juan des femmes inanimées !
Pour toutes celles qui veulent le séduire, c’est simple vous n’avez qu’à mourir.
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